Différents paramètres entrent en interaction pour former les « fondements de la glisse ».
Le pratiquant engage une gestuelle (des actions) dans le but d’assouvir ses intentions. Cette gestuelle interagit, par l’intermédiaire du matériel et de ses caractéristiques, avec la neige ce qui modifie les quatre fondamentaux. Cette modification transforme les appuis, le glissement et la trajectoire influencés aussi par la nature du terrain (neige, pente, relief).
Quel que soit le niveau du pratiquant, il est important de prendre en considération ces différentes composantes.
La trajectoire naît de l’intention du pratiquant et est significative de son niveau.
La trajectoire est la conséquence des gestuelles de gestion des forces de contact ski-neige. Elle est prévue par le skieur en fonction des éléments qu’il perçoit de son environnement. Pour la modifier il compose avec la gravité et ses appuis sur la neige.
Plus il progresse, moins il subit le milieu; mieux il anticipe, plus le choix de trajectoires qui s’offre à lui est grand.
Maîtriser sa trajectoire, c’est évoluer en sécurité mais également se faire plaisir.
Les appuis se créent au contact ski-neige par une augmentation de la pression qui vise à modifier la direction ou la vitesse.
Les appuis permettent de contrôler la trajectoire par l’exploitation du matériel et de la pente qui sert de moteur au pratiquant.
Les appuis varient en fonction du matériel, du rayon de courbe et du terrain.
Le glissement est l’essence même du ski, il suppose l’utilisation de la pente et du matériel. Il se crée au contact ski-neige.
Source de plaisir et d’économie physique, c’est un paramètre incontournable dans la pratique et la performance.
Le skieur (de compétition) cherche à réduire les forces de contact avec la neige en dosant ses appuis. On parle de « toucher de neige ».
Le centrage, la charge, l’angle et le pivotement sont quatre paramètres qui interfèrent au contact ski-neige (trajectoire, appui, glissement) et que le skieur doit apprendre à maîtriser par sa gestuelle.
Le centrage consiste à placer ou à déplacer le centre de gravité par rapport à l’engin ou l’engin par rapport au centre de gravité. La projection de ce dernier sur l’engin désigne un point appelé centre d’appui où s’applique la charge.
Lorsque le centre d’appui se positionne au milieu des pieds, le pratiquant est en position intermédiaire. Il peut également se déplacer vers la spatule par un mouvement d’avancée ou vers le talon par un mouvement de recul.
La personne est en position d’avancée quand la projection de son centre de gravité passe en avant du centre de ses pieds. Elle est en position de recul quand cette projection passe en arrière du centre de ses pieds.
La position de la fixation détermine l’efficacité des mouvements du centre d’appui pour permettre la déformation optimale du ski afin de créer la trajectoire.
N.B: Le repère de montage des fixations peut être pris en compte par le moniteur car il a une influence directe sur l’ajustement du centrage.
L’évolution du centrage a une incidence directe sur la répartition des pressions sous le ski. Le schéma suivant montre comment la force de réaction et les pressions sous le ski interagissent.
On distingue la prise de carres quand l’angle augmente, le lâchage de carres quand il diminue, et le changement de carres quand on passe d’une carre à l’autre.
Les variations d’angle de prise de carres:
La variation de l’angle en relation avec la dureté de la neige modifie l’enfoncement, l’accroche et la direction de l’engin.
La charge consiste à maintenir ou à faire varier la pression entre l’engin et le sol. Le mouvement vertical, dans sa plus large interprétation, est la gestuelle utilisée pour modifier la charge.
Elle peut augmenter (surcharge), diminuer (allègement) ou être maintenue constante (étalement).
Il en résulte une modification de l’enfoncement de l’engin dans la neige, ce qui agit sur son freinage, son accroche et sa direction.
Le pivotement se caractérise par une rotation plus ou moins importante de l’engin sur lui-même. Il en résulte un balayage de la neige dessinant une banane de dérapage de largeur variable.
Il peut augmenter, diminuer ou être maintenu constant. Cette variation modifie le freinage et la direction.
En phase de conduite, le pivotement peut être augmenté, diminué ou maintenu. La maîtrise de cette régulation contribue à obtenir l’effet directionnel choisi.