


QU’ENTEND-ON PAR GESTUELLE ?
On appelle gestuelle les actions (ou mouvements) engagées pour réguler et modifier le contact ski-neige d’une part et pour s’équilibrer d’autre part.
La gestuelle qui s’impose au pratiquant en évolution permet de répondre à son intention de trajectoire et à la gestion des déséquilibres.
Toujours personnalisée, elle est bien entendue plus ou moins élaborée en fonction du niveau du pratiquant.
Différents paramètres entrent en interaction pour former les « fondements de la glisse ».
Le pratiquant engage une gestuelle (des actions) dans le but d’assouvir ses intentions. Cette gestuelle interagit, par l’intermédiaire du matériel et de ses caractéristiques, avec la neige ce qui modifie les quatre fondamentaux. Cette modification transforme les appuis, le glissement et la trajectoire influencés aussi par la nature du terrain (neige, pente, relief).
Quel que soit le niveau du pratiquant, il est important de prendre en considération ces différentes composantes.
La trajectoire naît de l’intention du pratiquant et est significative de son niveau.
La trajectoire est la conséquence des gestuelles de gestion des forces de contact ski-neige. Elle est prévue par le skieur en fonction des éléments qu’il perçoit de son environnement. Pour la modifier il compose avec la gravité et ses appuis sur la neige.
Plus il progresse, moins il subit le milieu; mieux il anticipe, plus le choix de trajectoires qui s’offre à lui est grand.
Maîtriser sa trajectoire, c’est évoluer en sécurité mais également se faire plaisir.
Les appuis se créent au contact ski-neige par une augmentation de la pression qui vise à modifier la direction ou la vitesse.
Les appuis permettent de contrôler la trajectoire par l’exploitation du matériel et de la pente qui sert de moteur au pratiquant.
Les appuis varient en fonction du matériel, du rayon de courbe et du terrain.
Le glissement est l’essence même du ski, il suppose l’utilisation de la pente et du matériel. Il se crée au contact ski-neige.
Source de plaisir et d’économie physique, c’est un paramètre incontournable dans la pratique et la performance.
Le skieur (de compétition) cherche à réduire les forces de contact avec la neige en dosant ses appuis. On parle de « toucher de neige ».
Le centrage, la charge, l’angle et le pivotement sont quatre paramètres qui interfèrent au contact ski-neige (trajectoire, appui, glissement) et que le skieur doit apprendre à maîtriser par sa gestuelle.
Le centrage consiste à placer ou à déplacer le centre de gravité par rapport à l’engin ou l’engin par rapport au centre de gravité. La projection de ce dernier sur l’engin désigne un point appelé centre d’appui où s’applique la charge.
Lorsque le centre d’appui se positionne au milieu des pieds, le pratiquant est en position intermédiaire. Il peut également se déplacer vers la spatule par un mouvement d’avancée ou vers le talon par un mouvement de recul.
La personne est en position d’avancée quand la projection de son centre de gravité passe en avant du centre de ses pieds. Elle est en position de recul quand cette projection passe en arrière du centre de ses pieds.
La position de la fixation détermine l’efficacité des mouvements du centre d’appui pour permettre la déformation optimale du ski afin de créer la trajectoire.
N.B: Le repère de montage des fixations peut être pris en compte par le moniteur car il a une influence directe sur l’ajustement du centrage.
L’évolution du centrage a une incidence directe sur la répartition des pressions sous le ski. Le schéma suivant montre comment la force de réaction et les pressions sous le ski interagissent.
On distingue la prise de carres quand l’angle augmente, le lâchage de carres quand il diminue, et le changement de carres quand on passe d’une carre à l’autre.
Les variations d’angle de prise de carres:
La variation de l’angle en relation avec la dureté de la neige modifie l’enfoncement, l’accroche et la direction de l’engin.
La charge consiste à maintenir ou à faire varier la pression entre l’engin et le sol. Le mouvement vertical, dans sa plus large interprétation, est la gestuelle utilisée pour modifier la charge.
Elle peut augmenter (surcharge), diminuer (allègement) ou être maintenue constante (étalement).
Il en résulte une modification de l’enfoncement de l’engin dans la neige, ce qui agit sur son freinage, son accroche et sa direction.
Le pivotement se caractérise par une rotation plus ou moins importante de l’engin sur lui-même. Il en résulte un balayage de la neige dessinant une banane de dérapage de largeur variable.
Il peut augmenter, diminuer ou être maintenu constant. Cette variation modifie le freinage et la direction.
En phase de conduite, le pivotement peut être augmenté, diminué ou maintenu. La maîtrise de cette régulation contribue à obtenir l’effet directionnel choisi.
Avant toute chose, le moniteur de ski est un enseignant dont le but est de faire progresser ses élèves. La grande connaissance de son milieu et son haut niveau de technicité sont fondamentaux pour le moniteur afin de pratiquer et de faire pratiquer le ski à son élève dans le milieu spécifique montagnard sur pistes et hors des pistes balisées. Garant de l’intégrité physique et morale de son élève, il doit mettre en oeuvre tous les moyens pour assurer sa sécurité.
Du lien entre l’élève et le moniteur naît la relation pédagogique. Généralement, le moniteur facilite cette relation par une bonne communication et par une mise en confiance de son élève pour fixer des objectifs à atteindre. Afin de favoriser l’apprentissage, il doit comprendre et connaître les motivations et les objectifs de ses élèves. Déterminer les raisons qui poussent un élève à prendre un cours de ski est essentiel. La qualité du travail et la satisfaction de l’élève en dépendent également. Utiliser ses connaissances au service de l’enseignement est un gage de travail bien fait.
Faire preuve de pédagogie paraît essentiel. La façon d’enseigner et d’utiliser les outils adéquats définissent la pédagogie du moniteur, si bien que chacun développe son propre style pédagogique. Cela repose sur ses capacités relationnelles et sur ses compétences techniques.
“Tout moniteur doit s’efforcer de créer dans son cours une ambiance de gaieté et de bonne humeur.”
“Il ne doit pas se borner à apprendre le ski, mais à le faire aimer.“
1. Le moniteur de ski a une double mission, éducative et sportive. Responsable de l’éducation de ses élèves et référent en matière de pratique sportive dans le domaine de la montagne, son comportement doit toujours être en adéquation avec ce rôle d’éducateur sportif.
2. Une excellente moralité est attendue du moniteur de ski. Celle-ci est attestée par le contrôle du casier judiciaire (B2) pour permettre la délivrance de la carte d’éducateur sportif.
3. L’enseignement et la pratique des activités de montagne imposent d’être en pleine possession de ses moyens physiques et intellectuels. Aussi, l’exercice en état d’ivresse ou sous l’emprise de stupéfiants est totalement interdit.
4. Le matériel et les techniques évoluant, le moniteur de ski doit tenir à jour ses compétences et les intégrer au quotidien.
5. Les moniteurs de ski véhiculent une image forte dans le milieu de la montagne. Une tenue professionnelle correcte et propre est exigée sur le terrain ainsi que dans les locaux. Elle doit répondre aux règles de professionnalisme et de représentativité attendues de la part d’un éducateur sportif.
6. Le moniteur de ski doit posséder du matériel actuel, en bon état et préparé, correspondant à la spécificité de formation ou d’enseignement.
7. Le moniteur de ski respecte l’exigence de ponctualité.
8. Le moniteur de ski doit toujours être en possession d’un moyen de communication pour être joignable et passer un éventuel message d’alerte.
9. Par définition en cours d’acquisition de compétences professionnelles, le stagiaire moniteur bénéficiera des conseils et de l’attention des formateurs et conseillers de stages afin d’être accompagné dans sa progression. Les remarques des formateurs comme du directeur de centre concernant le savoir-être du stagiaire moniteur participent à sa formation et doivent être prises en compte. Les échanges sont formulés dans le respect mutuel des personnes concernées.